Le chemin n’est pas tracé. Face à un problème systémique, historique, profond, transnational, les réponses sont forcément multiples et complexes. Mais, disons le haut et fort, des réponses existent. Certaines de ces réponses sont à portée de main. A l’échelle des fermes, des filières, des consommateurs ou du territoire. Elles ne nécessitent pas de revoir les traités de libre-échange, de modifier la PAC, de combattre le libéralisme effréné, ni la FNSEA. Certes, elles ne résolvent pas tous les problèmes. Elles ont parfois une portée limitée. Il faut bien souvent se battre pour les mettre en place et s’accrocher pour les faire perdurer. Mais ces solutions, ces chemins, que l’on observe déjà ça et là en France, permettent bien souvent de recréer un environnement de travail positif pour l’agriculteur, l’agricultrice. Face au mal-être et au suicide, elles permettent de passer d’une posture curative à une réorganisation globale préventive. Elles ont le mérite le donner du sens au quotidien, de s’inscrire dans une dynamique positive. Et surtout, plus que tout, ces solutions qui fleurissent nous donnent cette dose d’espoir nécessaire à l’action.
Comme diraient certains, l’enjeu n’est pas d’être optimiste, ou pessimiste, mais de rester déterminé. Pour soigner collectivement ce système malade.
Les agriculteurs d’un côté, les consommateurs de l’autre, ont trop souvent acceptés d’être les variables d’ajustement. De subir les contraintes qui leur tombent dessus, la pression des industriels, la volatilité des cours, les décisions politiques, les réglementations changeantes. La reprise en main de ce système est en partie possible. Elle est en tout cas nécessaire. [lire la suite]
Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. De ce proverbe africain, on peut tirer des enseignements concrets pour le monde agricole. Oui, l’approche collective n’est pas nouvelle dans le monde agricole. Qu’il s’agisse des coopératives agricoles, des CUMA, des GAEC… l’agriculture a toujours été collective. Mais elle s’est petit-à-petit individualisée et a contribué à isoler physiquement, socialement, les agriculteurs. [En cours].
[En cours]
Le monde souffre de ne plus savoir discuter, dialoguer, débattre. Accepter la contradiction, l’altérité, la nuance est devenu une faiblesse. Le secteur agricole en est le témoin quotidien. Les agriculteurs et les citoyens en deviennent les victimes.
Il est urgent de faire révolution (et plus seulement transition). Faisons du secteur agricole un champ expérimental de notre capacité à dialoguer, à construire dans l'adversité, pour engager des réponses bénéfiques à tous. Bâtissons un nouveau contrat social agricole pour un chemin collectif.
Donnons un nouveau souffle à l’agriculture et de l'air aux paysannes et paysans.
Devant l'urgence.
Car le mal-être est présent dans nos campagnes, le suicide agricole quotidien, nous souhaitions lister explicitement les dispositifs existants qui s’ouvrent pour les agriculteurs en difficulté. On l’a pointé du doigt à différentes reprises, ces dispositifs sont du curatif et ne viennent pas renverser la table. A l’instar des politiques RSE d’une entreprise, ils permettent trop souvent de justifier l’inaction profonde des décideurs. Mais ils ont le mérite d’exister et parfois d’être l’unique bouée de secours, les seuls interlocuteurs, des agriculteurs. En ce sens ils doivent être connus et diffusés.
Agri’Ecoute - Numéro national mis en place par la MSA sur lequel vous pouvez Tchatter (conversation écrite) en direct avec un psychologue ; Prendre rendez-vous pour un entretien avec un psychologue (24h/24) ; Consulter des fiches et conseils sur la santé mentale. Plus d'informations ici.
Allo Agri - Dispositif d'accompagnement des agriculteurs « en situation de souffrance" lancé par la Coordination Rurale - Plus d'informations ici
Solidarités Paysans - Association nationale de défense et d'accompagnement des agricultrices et agriculteurs en difficultés. Présent sur tout le territoire national. Plus d'informations ici
Le réseau agri sentinelles - Réseau national visant à sensibiliser, former, outiller les femmes et hommes volontaires qui travaillent au contact des agriculteurs pour s’impliquer dans la prévention du suicide. Le site internet d'informations n'est plus fonctionnel...
Et enfin... Le 3114 est un numéro national de prévention du suicide, accessible 24h/24 et 7j/7, gratuitement, sur toute la France.
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